De plus en plus populaire en raison de son indéniable efficacité, l’anesthésique local estampillé Emla est disponible, comme bien d’autres médicaments, sous forme de patch, de crème ou de pommade, entre autres. Loin d’être assimilables, ces différents aspects sont appelés des formes galéniques qui, en plus d’être de natures strictement différentes, présentent des intérêts thérapeutiques distincts quoique le résultat soit globalement similaire.
Cela dit, les professionnels utilisent une forme plutôt qu’une autre afin d’atteindre un objectif bien précis. D’où, en partie, l’intérêt de la prescription médicale rendue obligatoire pour l’achat en pharmacie du remède Emla.
Patch, crème et pommade Emla : des différences de natures
Le patch Emla est avant tout un pansement adhésif qui permet d’appliquer un gramme d’une émulsion analgésique contenant un mélange équimolaire de deux anesthésiques locaux soit 2,5 % de prilocaïne et 2,5 % de lidocaïne sur environ 10 cm² de peau humaine. Cette émulsion en question est la crème Emla que plusieurs utilisateurs et même des professionnels de santé n’hésitent pas à appeler pommade, par abus de langage ou pour simplifier les explications.
La crème Emla est une émulsion huile dans eau épaissie grâce à un agent épaisissant, précisément un carbomère dénommé carbopol 974P. Elle comporte une phase aqueuse ou hydrophile et une phase huileuse ou lipophile dont la stabilisation s’effectue par l’addition d’un émulsifiant et dudit épaississant. Contrairement à la crème, la pommade comporte un excipient monophase, un liquide dans le cas de l’Emla, dans lequel les composés actifs, la prilocaïne et la lidocaïne, purs et solides à température ambiante, sont dissous. L’intérêt thérapeutique de cette différence de natures est édifiant.
Patch, crème et pommade Emla : des intérêts thérapeutiques distincts
La pommade, la crème et le patch Emla s’administrent par la voie cutano-muqueuse ; ce qui signifie que les principes actifs sont absorbés par la peau et les muqueuses. Sous ces différentes formes, le remède peut être appliqué sur la peau. Toutefois, la crème ou la pommade sera préférée au patch lorsqu’il s’agira d’applications multiples ou encore de mettre l’analgésique sur le pli du coude ou d’autres plis du corps.
Avec une pommade, les principes actifs pénètrent plus profondément dans le corps qu’avec une crème. En dermatologie, la pommade sert à traiter une affection chronique tandis que la crème est plutôt indiquée pour le traitement d’une affection aiguë. Sur les irritations et dermatoses humides et inflammatoires comme les ulcères de jambes, la crème sera préférée à la pommade qui s’avère plutôt utile sur les dermatoses sèches. Sur le plan esthétique, la pommade plus grave est moins agréable à mettre qu’une crème, mais s’avère relativement plus efficace.
Comme la pommade, la crème Emla est de type dermique c’est-à-dire destinée à une diffusion superficielle, de l’épiderme au derme. On ne l’utilise pas dans l’œil ni dans le nez par exemple parce qu’elle n’est pas ophtalmique, ni nasale. C’est à travers le stratum Corneum, principale barrière physiologique de la peau humaine, que diffuse la phase huileuse de la crème, pour un effet anesthésique garanti après 60 à 90 minutes d’application.